L'Horreur de Red Hook enchaîne sept chapitres avec un art de la narration particulièrement efficace. Comme dans les récits antérieurs (#40, "La maison maudite" notamment), les événements s'emboîtent sans qu'on en comprenne le mécanisme. Le lecteur pressent, devine à demi-teinte, mais ne cerne jamais totalement l'origine du mal, jusqu'au dénouement final.
Dans cette nouvelle, Lovecraft parvient à condenser les effets, où chaque chapitre apporte sa touche d'énigmatique obscurité. De la belle narration, où le poids des interrogations devient oppressant.
Comme à son habitude, Lovecraft nous dresse un portrait en trois couches : les populations actuelles, immondes, rapportées, grouillantes et sournoises, sans rapport avec la population d’origine, bien évidemment noble, pure et de « bon goût ». Mais d’une manière plus lointaine encore, il y a dans dans les croyances et agissements de ces populations récentes (trop récentes, aux yeux de l’auteur) un enracinement qui remonte aux origines du monde, à des pratiques sans âges qu’il vaudrait mieux méconnaître.
Au passage, la citation « du vieux Delrío » est de Martin Delrío (1551-1608), sans doute tirée d’un des six volumes de son Disquisitiones magicae (« investigations sur la magie ») publiés en 1599. La question citée par Lovecraft, « An sint unquam daemones incubi et succubae, et an ex tali congressu proles nasci queat ? » pourrait être traduite par « Y a-t-il déjà eu des démons, incubes et succubes, ainsi qu’une telle union qui puisse faire naître des enfants ? »


Lecture, Illustration et Musique de Tindalos
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