Podcast LaCucaracha
A l'assaut du poulpe - #5 - Le système extractiviste (FR)

À L’ASSAUT DU POULPE

Il y a deux ans maintenant, en 2018, La Cucaracha est allée promener ses antennes en Argentine, pour creuser - entre autres - ce qui se cache derrière des projets extractivistes, en donnant la parole à celles et ceux qui s'y opposent. La série « À l’assaut du poulpe » est constituée de 5 épisodes. On y décortique des projets de mine, de fracturation hydraulique, de culture intensive de soja et d'autoroute avant de questionner la logique plus globale qui relie entre eux ces projets. Et aussi ce qui rassemble les luttes qui leur mettent des bâtons de dynamite dans les roues.

Ces épisodes peuvent s'écouter indépendamment. Bon voyage !

#5 - LE SYSTÈME EXTRACTIVISTE

Pour finir cette série documentaire, on s'attaque à la tête du poulpe grâce à ce qu'on a retenu de notre roadtrip dans la montagne, les champs de soja et la pampa argentine. Sur les liens qu'on a faits entre tous ces projets extractivistes. Sur la nécessité de poursuivre la lutte et de questionner l'origine de la richesse européenne.

Merci à Gahi, Glenn, Anaël, Fabien, Louison, Americo, Isis, Nico, Michelle, Mathilde, Liana, Santi, Romain, Poné et Charline pour les voix françaises.

Lecture : extrait de « Potosi, el origen » d'Horacio Machado Araoz

Musiques : « Vengo » par Ana Tijoux, « A Patricia » de Los destellos dans la compilation « Roots of chicha » et « Me robaron mi runa mula » de Juaneco y su combo dans la compilation « Roots of chica »

Glossaire :

Extractivisme : L'extractivisme consiste à extraire, directement dans le milieu naturel et sans retour vers lui, des ressources naturelles qui ne se renouvellent pas ou peu, lentement, difficilement ou coûteusement. Il peut s'agir de minerai mais également d'eau, d'organismes vivants ou de sources d'énergie. On peut donc parler d'extractivisme pour les moyens d'exploitation industrielle de la nature que sont la pêche industrielle, l'exploitation des forêts, les exploitations minières, les cultures agricoles intensives etc...

Macri : Mauricio Macri, président ultra-libéral de l’Argentine de 2015 à 2019, a été auparavant député de la province de Buenos Aires et maire de la ville de Buenos Aires. Il est par ailleurs un riche homme d’affaire héritier qui a dirigé le club de foot de la Boca à Buenos Aires ainsi que plusieurs entreprises du puissant groupe Macri, la multinationale qu’a créé son père et qui a fait florès sous la dictature civico-militaire entre 1976 et 1983. Le groupe Macri détient des entreprises dans les secteurs des transports, des postes, de l’industrie minière, du BTP, de l’immobilier, de l’industrie automobile, de la collecte de déchets et de l’agro-alimentaire. Le président Macri termine son mandat fin 2019 en laissant au pays une dette faramineuse, une dévaluation historique du pesos, des obligations envers le FMI et une pauvreté galopante. Pendant ce temps, Mauricio Macri accumule des millions de dollars dans des paradis fiscaux (cité notamment dans les « Panama Papers ») et est l’objet à ce jour (début 2020) d’une quinzaine de procès pour l’ensemble de sa politique.

Peña : Chef de cabinet du gouvernement (l’équivalent de notre Premier Ministre) de Mauricio Macri de 2015 à 2019, Marcos Peña est un des héritiers de la famille Braun Menendez, membres de la puissante Sociedad Rural, un « syndicat » des riches propriétaires terriens argentins, et fondateurs du groupe La Anonima, magnat des supermarchés du pays.

Menendez : Les ancêtres de Marcos Peña font partie de ces colons espagnols, par ailleurs riches propriétaires terriens avides d’agrandissement sans limites, qui ont mené la fameuse « conquête du désert » au XIXe siècle. Il s’agit en fait de la colonisation de toute la moitié sud de l’Argentine (dont l’immense Patagonie) et du génocide du peuple autochtone Mapuche. Les Menendez ont possédé et possèdent encore plusieurs millions d’hectares en Patagonie. Ils font partie de ce que les classes dominantes considèrent comme les fondateurs de l’Argentine moderne.

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