Lovecraft traverse l’océan pour nous faire vivre une histoire française (la « Rue d’Auseil », en français dans le texte, Blandot le paralytique et son patronyme bien franchouillard). Le musicien, lui, est allemand : Erich Zann, qui joue de la viole. Notez que Lovecraft n'évoque pas un violoncelle (« cello », en anglais), ni un alto (« viola »), mais bien une viole (« an old German viol-player ») - instrument emblématique de la musique des XVIe et XVIIe siècles. Encore que, on ignore s’il s’agit d’une « viola da braccio » (viole de bras, posée sur l’épaule comme le violon) ou d’une « viola da gamba » (viole de gambe – coincée entre les jambes, donc). Les indications de Lovecraft sont peu éclairantes… il suggère toutefois d’étranges harmonies, ce qui nous orienterait plus naturellement vers la viole de gambe – proche du violoncelle, mais différente malgré tout pour son nombre de cordes, son accord principalement en quartes, sa tenue de l’archet, la forme de ses échancrures, et surtout son timbre.
Au-delà de ces considérations organologiques, il est intéressant de relever que la viole de gambe n’est pas un instrument franchement populaire dans les années 1920, pas même en France (où l’on redécouvre bien timidement les clavecinistes du XVIIIe, avec de nouvelles éditions qui frôlent l’incompréhension et le non-sens). Mais cela ne dérange guère Lovecraft, qui imagine – et c’est là tout le croustillant de l’histoire – que le vieux continent pratique encore le jeu d’un instrument d’un autre âge.


Lecture, Illustration et Musique de Tindalos


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site de Tindalos : tindalos-livreaudio.jimdofree.com

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